Reproduction au fusain d'une photographie de Horst P. Horst "Corset Mainbocher" (1939) . C'est à la veille de la seconde Guerre Mondiale que Horst Paul Albert Bohrmann photographie le corset de Mainbocher pour l'édition française de Vogue du mois d'octobre, qui ne paraîtra en fait jamais. Horst P. Horst  écrit dans son autobiographie:

"Cela devait être ma dernière photo dans le Paris de l'avant-guerre. J'ai quitté le studio à 4 heures du matin, je suis retourné à  mon appartement, j'ai fait ma valise, j'ai pris le train de 7 heures pour le Havre où j'ai embarqué sur le Normandie. Nous savions tous qu'il allait y avoir la guerre. Trop d'armement, trop de vacarme. Quoi qu'il pût se passer, la vie après serait différente. A Paris j'avais trouvé une famille et une façon de vivre qui me convenait. Tout cela, les vêtements, les livres, mon logement, je le laissais derrière moi. J'avais jadis quitté l'Allemagne. Huene la Russie. Et maintenant, nous faisons une fois encore l'expérience de la perte. Cette photo a une signification assez profonde, en tout cas pour moi. Elle est l'expression de ces derniers instants. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser en la faisant à ce que j'allais laisser derrière moi."







Reproduction au fusain de "Noire et Blanche" (kiki au masque), photographie de Man Ray, 1926. 
En 1994, presque 20 ans après la mort de l'artiste, Juliet, sa dernière femme remet à elle seule 12 000 négatifs à l'Etat français. Parmi ceux ci on retrouve des variantes de Kiki au masque et ces images prouvent la nécessité du photographe de passer par une série d'étapes avant d'arriver à la composition définitive, très différente des premiers essais. On découvre dans les négatifs donnés par Juliet , une femme plus ronde et au visage plus dur que ce que laisse croire la photo "Noire et blanche".  On dit que Man Ray accordait beaucoup de recherche à l'originalité de titres accrocheurs et déconcertants pour ses ouvres, c'est pourquoi ce cliché a aussi été nommé "Visage de nacre et masque d'ébène", "Kiki au masque" et "Noire et blanche", que l'artiste avait également formulé en anglais afin d'éviter la précision des genres. Je crois que c'est à cause des nombreuses oppositions qui structurent le photo (horizontal/vertical, noir/blanc, vivant/objet, ainsi que la connotation aux arts l'Afrique occidentale du masque et la blancheur européenne de la femme), que je la trouve intrigante et que j'ai eu envie de la dessiner. Enfin, c'est aussi parce que j'ai voulu m'essayer au fusain et que les contrastes importants étaient intéressants pour cette technique.  Fin.




1 commentaire: